Fanfic - Héros Officiel
Tests, jour 1
Cette fois il entra dans un bureau. Il fut étonné de ne pas y trouver le général galonné, mais une dame en tailleur.
— Bonjour, je suis Mathilde Châ. Appelez-moi Matt. Je suis chargée de votre évaluation pour savoir si vous êtes de confiance et intégrable à l'armée.
— Salut ! Je suis Gokû !
— Je... sais. Bon, nous avons reçu vos références, et en effet Mister Satan a dit le plus grand bien de vous. Il insiste même pour que vous soyez grassement payé et nous parliez le moins possible.
— D'accord.
— La lettre de Mme Brief de Capsule Corporation est proche. Elle dit qu'il était temps que vous soyez payé pour vos efforts, a parlé de rétroactivité, et conseille aussi qu'on ne vous dérange pas. La lettre de Mr Brief, par contre...
— Mr Brief ?
— Je cite : "Vous feriez mieux de vous débarrasser au plus vite de cet abruti, avant qu'il casse en mille morceaux tous vos avions et ne dévore toutes les réserves alimentaires de l'armée. Dans chaque situation, il prendra la pire décision. Kakarotto frappe d'abord et réfléchit après, ou plutôt ne réfléchit jamais. C'est un nul et un crétin." Pouvez-vous nous expliquer cet avis, Monsieur Gokû ?
— Ah ah ah ! C'est Vegeta qui me fait une blague. En vrai, il m'adore.
— Et pouvez-vous m'expliquer qui est ce martien nommé Kami-Sama ?
— Dendé ? C'est le dieu protecteur de la Terre. Il vous a aussi écrit une lettre ?
— Non, Il est apparu en rêve à tout l'état-major et vous a aussi encensé.
— Sympa.
— Monsieur Gokû, il y a un soldat embusqué dans ce bureau, prêt à bondir. Êtes-vous capable de l'empêcher d'attaquer ?
— Vous parlez du type tout agité derrière cette cloison, là ? Je me demandais ce qu'il faisait là.
Agacé, le lieutenant qui était en planque se jeta hors de sa cachette, et fit feu immédiatement. Enfin, il l'aurait fait si son automatique était en un seul morceau. Le temps de son pas de côté, Gokû s’était retrouvé devant lui et avait broyé l'arme de sa main.
— Oui, c'est facile de l'empêcher, dit Gokû.
Fou de rage, le lieutenant allait frapper directement Gokû au visage, mais il se rappela le colosse qui avait essayé la même chose la veille et avait aujourd’hui le bras et la main dans le plâtre.
— Bien, dit Matt, je propose qu'on passe à quelques tests psychologiques. Suivez-moi.
Ils entrèrent dans une petite salle, simplement fournie d'une seule chaise et une table. Les murs n'étaient décorés qu’avec la porte d'entrée et un grand miroir manifestement sans teint. Sur la table, se trouvait uniquement un marshmallow posé sur une petite coupelle.
— Voici un marshmallow, dit Matt. Vous pouvez le manger à tout moment, mais...
* Chomp *
Et la friandise était avalée.
— Mais... Mais, vous l'avez déjà mangé ?? Dit Matt en haussant la voix.
— Vous avez dit que je pouvais.
— Je... J'avais pas fini de parler ! C'est pour tester votre résistance à la tentation, et là vous avez de loin battu le pire des records !
— C'est bien, non ?
— Non ! Je... Bon écoutez, on va le refaire, mais demain, parce que là vous avez cassé tous les paramètres de l'expérience. J'aimerais qu'à partir de maintenant, vous attendiez bien que j'ai fini mes explications avant d'agir ou de répondre, on est d'accord ?
— D'accord, dit Gokû avec un sourire radieux.
Décontenancée par sa candeur, la psychologue se mit la tête dans la main puis se dirigea vers la sortie.
— Allons dans la salle d'à côté, j'ai besoin de m'asseoir.
À côté il y avait deux fauteuils très confortables.
— Bien, alors maintenant je vais vous raconter une situation, avec un choix. Vous me direz quel choix vous ferez, et m'expliquerez la raison de ce choix. Vous avez compris ?
— Bien sûr.
— Cela s'appelle le dilemme du tramway. Vous êtes conducteur d'un train lancé à toute vitesse sur une voie. Et plus loin sur cette voie, vous allez percuter cinq personnes, les tuant à coup sûr. Mais vous pouvez décider d'actionner un levier qui fera changer le train de voie. Sur cette autre voie, il n'y a qu'une personne, qui serait alors tuée à leur place. Que décidez-vous de faire ?
— Attendez, alors il y a un train qui va écraser des gens. Ces gens ne peuvent pas aller hors des rails ?
— Le train est hors de contrôle, et il va très très vite. Personne n'aura le temps de bouger, vous avez juste le temps, si vous le décidez, de le faire changer de voie.
— D'accord. Mais si je suis dans le train, je peux sûrement l'arrêter. Comme ça personne ne sera écrasé.
— Non, non. Je vous dis que vous ne pouvez pas.
— Je vous assure que je suis beaucoup plus fort qu'un train. Mais alors beaucoup, beaucoup plus. Je pense que ce sera très facile de l'arrêter. Je peux même m'envoler avec et il sortira de ses rails et je l'emporterai où je veux. Ou sinon, je peux aussi me téléporter avec tout le train ailleurs...
— Monsieur, il s'agit d'un exercice, pas d'une situation réelle. Imaginez que ce train est alien et que vous savez que vous ne pouvez rien lui faire, à part lui faire changer de voie - si vous le décidez.
— Non parce que je peux aussi me téléporter auprès des cinq personnes et les déplacer hors de la voie. En les téléportant aussi, par exemple.
— Vous savez que vous n'avez pas le temps.
— C'est un déplacement instantané, vous savez… Bon, je le fais changer de voie.
— Ah. C'est donc votre réponse. Vous décidez donc, plutôt que de ne rien faire, de sacrifier une personne pour en sauver cinq.
— Ah non, je change de voie et après je me téléporte auprès de la personne et j'essaie de la sauver. Il est plus facile de sauver une personne que cinq.
— Mouais, on va dire que c'est pareil. Bon, deuxième version du dilemme. Imaginons la même chose, sauf que là, la personne seule est quelqu'un que vous connaissez. C'est votre fils, Son Gohan.
— Ah, j'ai envoyé le train sur Gohan ?
— Non, non, on reprend à zéro là. Imaginez donc, vous êtes de nouveau dans un train hors de contrôle, il fonce sur cinq personnes, vous pourrez utiliser un levier qui l'enverra sur votre fils à la place des cinq personnes. Vous n'avez pour sûr pas le temps de sauver ni votre fils ni ces cinq personnes. Dans cette nouvelle situation, faites-vous changer le train de voie ?
— Ah bah c'est encore plus facile !
— Vraiment ?
— Bien sûr. Je fais changer le train de voie immédiatement. Son Gohan est très fort. Il ne risque rien d'un train qui lui fonce dessus.
— Non, mais c'est un train très puiss... heu...
— Non mais même si c'est un super train ou quelque chose, Gohan saura l'éviter, ou l'attaquer, je sais qu'il pourra se débrouiller.
Matt Châ implorait son patient de son regard pour qu'il reste dans les paramètres de l'expérience. Gokû comprit qu'il devait se justifier.
— Gohan est très très fort vous savez.
— D'accord, mais... Je rappelle que c'est un train alien, avec des supers pouvoirs très puissants. Dans cette expérience, vous devez imaginer que même vous, même lui, êtes sûrs et certains que vous ne pouvez pas battre ce train.
— Que j'enverrais alors Gohan à une mort certaine ? Bah, ce ne sera pas la première fois.
— Pardon ?
— De toute façon c'est pareil. Gohan voudrait que j'envoie le train sur lui. Il est comme moi. S'il est possible d'envoyer le danger sur nous, nous le ferons toujours. Ces cinq personnes n'ont aucune chance, et ne sont pas des guerriers, n'est-ce-pas ? C'est à nous de gérer le problème. Gohan ne me le pardonnerait jamais si j'avais laissé cinq personnes se faire écraser alors qu'il était possible de renvoyer le danger sur lui.
Matt se détendit.
— Bon, ça reste une réponse très intéressante. Je vais quand même vous reposer le deuxième cas, mais en évitant la victime héroïque. Alors, on reprend la situation à zéro. Vous êtes encore dans ce train fou qui va trop vite. Il fonce vers cinq personnes.
— Si la situation se répète si souvent, je pense que moi et mes amis on aura quand même combattu ce train ou au moins empêché tous ces gens d'aller sur les rails.
— C'est la dernière. Vous pouvez rediriger le train, mais il fonce alors sur votre amie, Bulma Brief. Le faites-vous ?
Pendant le court instant où Gokû semblait réfléchir à la situation, Matt tremblait à l'idée d'apprendre sous peu que la directrice de Capsule Corporation, Lady Bulma Brief, soit en fait aussi une guerrière hyper puissante capable d'arrêter un train d'une seule main.
Gokû regardait toujours dans le vide alors Matt le relança :
— Alors, vous hésitez ?
— Ah ? Ah non pas du tout. Le choix est évident. J'imaginais juste la situation, parce que vous avez raison : c'est tout Bulma ça ! Elle est consciente du danger mais va forcément se mettre au milieu comme si de rien n'était…
— Ah... bon. Et votre choix évident, c'est...?
— J'envoie le train sur Bulma.
Matt Châ resta estomaquée.
— Ben oui, c'est plus simple. Elle sera forcément au courant de ce qui se passe, et si elle est là, elle est aussi au courant des risques. Donc ensuite, on la ressuscite, et tout va bien. S'il fallait ressusciter cinq inconnus à la place, il faudrait leur expliquer ce qui est arrivé. Vous comprenez, ça serait bien plus compliqué, et si on ne peut le faire que dans un an, par exemple, leurs parents vont s'inquiéter...
Matt eut l’air découragé et resta longuement silencieuse.
Puis :
— Vous... Vous avez le pouvoir de ressusciter les gens ?
— Non, pas moi, bien sûr !
— Je... Je crois que c'est suffisant pour aujourd'hui, lui répondit-elle, fortement troublée. On se revoit demain. Merci.
Et elle quitta la pièce d'un pas chancelant.
J'espère que cette histoire vous a plu!
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